Église Saint-Marie de Marignac

Marignac
Église Sainte-Marie

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Autour de l’église, des auges cinéraires (cuves renfermant les cendres des défunts) témoignent de la présence d’une nécropole antique. De l’époque romane, Marignac a gardé les vestiges d’un donjon, visible depuis la route, et d’une chapelle (chapelle Saint-Martin), mais aussi l’église Sainte-Marie, au centre du village.
L’église date du XIIème siècle malgré les apparences. Mais elle a perdu l’aspect originel à nef unique, avec l’allongement et l’élargissement de la nef par l’adjonction de deux vaisseaux latéraux, au XIVème siècle. Comme beaucoup d’églises romanes du Comminges, cette église recèle des éléments archéologiques utilisés en remploi. Deux pierres sculptées ont été ainsi insérées dans le mur sud. La plus importante est un tympan probablement du XVème siècle encore dans la veine de la sculpture romane. La posture du personnage central rappelle celle du Christ en majesté. C’est la présence de l’attribut des clefs du Paradis qui permet, en fait, d’identifier saint Pierre. Mais à l’époque romane, où le culte des saints n’est pas encore aussi développé qu’à l’époque gothique, le sculpteur n’aurait pas donné la place du christ à un saint. De part et d’autre de Pierre, des médaillons enferment la figure de l’agneau pascal et un chrisme.marignac2006-12-13 re (5)

Sur l’autre pierre, la sculpture plus fruste, certainement antérieure (XIIème siècle), semble représenter deux personnages soutenant un ciboire disproportionné (coupe renfermant les hosties). C’est là un des principes fondamentaux de la sculpture ou de la peinture romane : la taille donnée à un objet ou à personnage est fréquemment proportionnelle à son importance, à son rôle dans l’histoire, dans la scène représentée.marignac2006-12-13 re (6)

À l’intérieur, on peut reconnaître, sur l’un des chapiteaux, l’épisode biblique du festin d’Hérode : Salomé, ici entourée d’animaux, en échange d’une danse, obtiendra de son oncle, le roi Hérode, la tête de saint Jean-Baptiste.