Église Saint-Martin de Antras

Antras
Église Saint-Martin

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Juchée à 920 mètres d’altitude sur la soulane – le versant ensoleillé – de la vallée du Biros, face au Pic du Maubermé, l’église d’Antras est un trésor de charme et de simplicité.
Elle conserve des traces importantes de son architecture romane primitive : le plan initial du XIIème siècle est parfaitement lisible, même si l’ajout de la sacristie et d’une chapelle latérale sur la façade nord, aux XVIIIème et XIXème siècles, a placé le portail roman à l’intéríeur de l’édifice. Surmonté d’une archivolte (moulure bordant l’arc en plein cintre) reposant sur deux colonnettes, ce portail est encadré de chapiteaux sculptés, organisés autour d’un masque humain central. Des entrelacs, des figures de dragon et de serpent, allégories possibles du Mal, complètent le décor.
A l’origine, le portail était surmonté d’un très beau chrisme placé à l’envers. Aujourd’hui dissimulé par un plafond moderne, il est visible du haut de l’escalier menant à la tribune.

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Dans la nef, un bandeau souligne le départ de la voûte en berceau. A quelques endroits où l’enduit moderne est absent, on peut apercevoir la décoration romane.
Le chœur, magnifique, est l’occasion d’évoquer les retables baroques du Couserans qui pour la plupart, ont été créés ou remis au goût du jour pendant la seconde moitié du XVIIIème siècle, avant la Révolution. Ils révèlent une réelle ferveur religieuse : des populations pauvres se sont montrées prodigues pour embellir leurs églises de ces décorations dorées à la feuille ! Ici, une toile a été remployée pour servir de tableau de chœur : la figure de saint Martin, patron de l’église, sur la droite, est tronquée. Le baldaquin couronnant le panneau central est un élément récurrent des retables baroques du Couserans, directement hérité du style italien.

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A l’extérieur, et visible du cimetière, le chevet est orné de « bandes lombardes », ornement traditionnel du roman méridional. Cette frise de petits arcs, qui retombent sur de véritables contreforts (particularité couserannaise), est réalisée avec des pierres soigneusement taillées et jointoyées, signe d’une construction tardive au XIIème siècle, époque qui voit de très grands progrès dans la taille de la pierre. Une des consoles sous l’un de ces arcs a conservé une tête simiesque (langue tirée).