Montgauch
Église Saint-Pierre

Dans le cadre serein et vallonné du piémont couserannais, le superbe chevet roman, à la chaude tonalité d’ocre jaune, de l`église de Montgauch, vous invite à la découverte de ses trésors picturaux. Mais avant d’en franchir la porte, notez ici la qualité d’un type de décoration propre la majorité des églises romanes du Couserans. Le haut du chevet est, en effet, animé d’une frise de petits arcs appuyés sur de belles consoles sculptées, des
modillons. Le chevet profond autorise une lecture des deux étapes de construction : petits moellons de la fin du XIème siècle jusqu’aux fenêtres, puis pierres de taille du premier quart du XIIème siècle jusqu’au toit.
L’église de Montgauch est connue pour ses fresques mises au jour en 1957. Elles ont été exécutées aprés la seconde campagne de construction de l’église, entre le milieu du XIIème et le debut du XIIIème siècles. Le peintre est influencé par l’art catalan de l’époque.
Vous reconnaîtrez sur la voûte en cul-de-four un motif courant: la représentation du Christ en Majesté entouré du « Tétramorphe”, les symboles des quatre évangélistes – l`aigle pour Jean, le taureau pour Luc, le lion pour Marc et l’ange pour Matthieu -, ainsi que
de chérubins et de séraphins (anges à trois paires d’ailes couvertes d’yeux).

Au-dessous, sous la corniche, l’espace réduit entre les baies est occupé par des scènes de l’Enfance du Christ. Sous les fenêtres, des anges portant la lune et le soleil donnent une dimension cosmique à la scène de la Crucifixion. Outre la Vierge et Saint-Jean, vous distinguerez sous la croix pattée (dont les bras s’élargissent) employée pour le sacrifice du Christ, des personnages portant la lance et l’éponge imbibée de vinaigre, deux des instruments de la Passion. A gauche de la Crucifixion, la Flagellation : le visage du bourreau est déformé par la cruauté !
La voûte en berceau du chœur est consacrée au Jugement dernier: à droite du Christ, les élus sont accueillis dans le giron des patriarches Abraham, Isaac et Jacob. Le coté gauche est réservé aux damnés. Enfin, la nef est animée de plusieurs sculptures, datant du XVI* au XX’ siècles.