PROGRAMME :
Wolfgang Amadeus MOZART
Quatuor K. 575 » la Violette «
Alfred SCHNITTKE
Quatuor n°3
Entracte
Franz SCHUBERT
Quatuor n°15 op. 161 D887
L’année 1790 fut une » annus horribilis » pour un Mozart désargenté et victime du
» Maccarthysme » antimaçonnique (Massin, 1990).
Le présent quatuor (Hyatt, 1988) fut écrit pour le roi de Prusse. Il en commanda 6 ; Mozart n’en écrivit que 3. Le Roi était violoncelliste, Mozart dut inventer d’ingénieux artifices pour faire » monter » l’instrument et partager sa partie avec les instruments plus aigus.
Le 3ème quatuor utilise un procédé
» polystylistique » typique d’Alfred Schnittke (Kholopova at al.).
» L’encastrement » d’éléments traditionnels sont développés en un langage musical moderne. Le quatuor commence par trois citations : une phrase d’un Stabat mater d’Orlando di Lasso, le thème principal de la Grande Fugue pour quatuor op. 133 de Beethoven et une séquence de quatre notes, en allemand D-S-C-H signature musicale de Chostakovitch. Le quatuor les développe selon un plan lent-vif-lent, avec de nombreuses ruptures de ton.
Des trois quatuors écrits par Schubert (Massin, 1987) à la fin de sa vie, le troisième (juin 1826) – quatuor n° 15 en sol majeur – est le plus abstrait.
Il se caractérise par son ampleur polyphonique, et sa complexité structurale, faite de contrastes vertigineux. Le premier d’entre ceux-ci est posé dès les premières mesures, par une opposition directe entre le majeur et le mineur.
Cette œuvre exige une attention soutenue de ses auditeurs.
Texte de Gérard Bégni
Administrateur du Festival du Comminges
Membre de la Société Française de Musicologie Membre de la Société
Française d’Analyse Musicale Membre associé de la Fondation Maurice Ravel
Membre de l’Association Les amis de Francis Poulenc
Membre de la Confrérie de Saint‐Bertrand
Un concert du Quatuor Ébène est et reste un événement musical et sensoriel. Au cours des deux dernières décennies, le quatuor a posé de nouveaux jalons en se consacrant aux oeuvres du répertoire au-delà de la perfection et en recherchant et nécessitant l’échange avec le public. Ce printemps, Yuya Okamoto intègre pleinement le quatuor, ouvrant ainsi une nouvelle dimension.
Après des études avec le Quatuor Ysaÿe à Paris ainsi qu’auprès de Gábor Takács, d‘Eberhard Feltz et de György Kurtág, leur succès sans précédent et exceptionnel lors du Concours de l’ARD 2004 a initié la montée en puissance du Quatuor Ébène, donnant lieu à de nombreux autres prix et récompenses. Par exemple, en 2005, le quatuor a reçu le prix Belmont de la Fondation Forberg-Schneider, en 2007, il a été lauréat du Fonds Borletti-Buitoni, et en 2019 il a été le premier ensemble constitué honoré par le Frankfurter Musikpreis. Outre le répertoire traditionnel, le quatuor se plonge également dans d’autres styles (« Un quatuor à cordes qui peut sans peine se métamorphoser en jazz-band » New York Times, 2009). Ce qui a commencé en 1999 comme une distraction dans les salles de répétition de l’université improvisant sur des standards de jazz et des chansons pop – est devenu une marque de fabrique du Quatuor Ébène. À ce jour, le quatuor a publié 3 albums dans ces genres, Fiction (2010), Brésil (2014) et Eternal Stories (2017). En juin 2024, l’ensemble présentera un nouveau projet, « Waves », avec l’artiste sonore électronique Xavier Tribolet, sur les scènes européennes. L’approche libre des différents styles crée une tension bénéfique à tous les aspects de leur travail artistique. La richesse et la profondeur de leur travail a été accueillie avec enthousiasme par le public et la critique.
Les albums du Quatuor Ébène, consacrés à Bartók, Beethoven, Debussy, Haydn, Fauré et aux frères et soeurs Mendelssohn, ont reçu de nombreuses récompenses, dont Gramophone, BBC Music Magazine et le Midem Classic Award. En 2015 & 2016, les musiciens se sont consacrés au thème du « Lied ». Ils ont participé à l’album « Green (Mélodies françaises) » de Philippe Jaroussky et ont sorti un album Schubert avec Matthias Goerne (arrangements pour quatuor à cordes, baryton et contrebasse de Raphaël Merlin) et le quintette à deux violoncelles de Schubert avec Gautier Capuçon. Aux côtés d’Antoine Tamestit, le Quatuor Ebène a enregistré les quintettes à cordes de Mozart KV 515 & KV 516 à paraître fin 2022. L’album a été récompensé par des prix tels que le Choc Classica, le Diapason d’Or et le Gramophone of the month.
En premier lieu, l’enregistrement des 16 quatuors à cordes de Beethoven. Entre mai 2019 et janvier 2020, le quatuor les a enregistrés sur six continents dans le cadre d’un projet d’envergure mondiale. Avec cet enregistrement intégral, les quatre Français ont également célébré leur 20e anniversaire sur scène, couronné par des représentations du cycle complet de quatuors à cordes dans les grandes salles d’Europe, comme la Philharmonie de Paris ou l’Alte Oper de Francfort.
Des invitations du Carnegie Hall de New York, du Festival de Verbier et du Konzerthaus de Vienne étaient également à l’ordre du jour.
En janvier 2021, le quatuor a été chargé par la Hochschule für Muisk und Theater München de créer une classe de quatuor à cordes dans le cadre de la nouvelle « Quatuor Ébène Academy ».
Depuis la saison dernière, le quatuor partage un cycle commun avec le Belcea Quartet au Konzerthaus de Vienne. Pour la saison 23/24, la Philharmonie Luxembourg a choisi le Quatuor Ébène comme ensemble en résidence. Outre des concerts de musique de chambre, les musiciens présenteront Absolute Jest de John Adams avec le Luxembourg Philharmonic. En tant que Quatuor en résidence à Radio France, ils se produiront à nouveau 3 fois dans la saison à Paris.
D’autres points forts de la saison sont entre autres les tournées au Festival de Salzbourg, à la Philharmonie de Berlin, au Megaron d’Athènes, au Wigmore Hall de Londres et au Carnegie Hall de New York City, NY.
Instruments & archets Pierre Colombet joue sur deux violons : un violon Antonio Stradivarius de 1717, le « Piatti », gracieusement prêté par un généreux mécène par l’intermédiaire de Beares International Violin Society et un violon de Matteo Goffriller de 1736 généreusement prêté par Gabriele Forberg- Schneider ainsi qu’un archet de Charles Tourte (Paris, XIXe siècle) prêté par Gabriele Forberg- Schneider.
Gabriel Le Magadure joue sur deux violons: L’ « ex-Baron Rothschild Peter Guarneri of Venice », un prêt de la Miller-Porter Collection par la Beare’s International Violin Society, et un violon avec une étiquette de Guarneri environ 1740 généreusement prêté par Gabriele Forberg-Schneider et un archet de Dominique Pecatte (vers 1845), également prêté par Gabriele Forberg-Schneider.
Marie Chilemme joue sur deux altos: un alto Antonio Stradivarius de 1734, le « Gibson », généreusement prêté par la Stradivari Foundation Habisreutinger, et un alto de Marcellus Hollmayr, Füssen (1625), un prêt généreux de Gabriele Forberg-Schneider.
Yuya Okamoto joue un violoncelle de Giovanni Grancino, conçu à Milan en 1682.