PROGRAMME :
Camille SAINT-SAËNS
Sonate op. 167
Ernest CHAUSSON
Andante et allegro
Claude DEBUSSY
Rhapsodie
Christian LAUBA
Simple tune
Francis POULENC
Sonate
Robert SCHUMANN
Fantasiestucke op. 73
Johannes BRAHMS
Sonate n°2 op. 120
Mise au point au début du XVIIIème dans une forme primitive, la clarinette (Lawson, 2011) fut introduite dans la musique classique vers le milieu du siècle par les musiciens de l’école de Mannheim (Feist, 2001).Quelque trois décennies plus tard, Mozart (Hyatt, 1988 ; Massin, 1990) lui confia trois chefs-d’œuvres inégalés (trio K. 498, quintette K. 581, concerto K. 622). Le XIXème siècle et le début du XXème siècle la négligea quelque peu dans la musique de chambre. Pierre Génisson et Claire Désert nous présentent quelques heureuses exceptions.
Schumann (François-Sappey, 1999) lui confia en 1849 ses trois » Fantasiestücke » op. 73. Brahms (Rostand, 1990) avait décidé d’arrêter de composer lorsque le clarinettiste Richard Mühlfeld provoqua le sursaut d’inspiration de quatre chefs-d’œuvre dont la sonate n° 2 op. 120 (1894). En France, Chausson (Thieblot, 2023), sorte de pont entre Franck et Debussy, écrivit un bien bel » adagio et allegro « . Debussy (Lesure, 2003) écrivit en 1909 avec les chausse-trappes de rigueur sa rhapsodie n°1 pour le concours de clarinette du Conservatoire de Paris. Au XXème siècle, deux compositeurs que tout oppose écrivirent en fin de carrière trois sonates pour vent et piano, dont une pour clarinette. Tandis que Saint-Saëns (Caron, 2013) inscrivit sa pensée musicale dans un cadre néo-classique,
Poulenc (Lacombe, 2013) confia à la clarinette les traits les plus espiègles de ses sonates avec instrument à vent.
Texte de Gérard Bégni
Administrateur du Festival du Comminges
Membre de la Société Française de Musicologie Membre de la Société
Française d’Analyse Musicale Membre associé de la Fondation Maurice Ravel
Membre de l’Association Les amis de Francis Poulenc
Membre de la Confrérie de Saint‐Bertrand
Pierre Génisson est récompensé en 2018 par le Prix « Cino del Duca » décerné par l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France, il est également lauréat de prestigieux concours internationaux tels que le Concours International Carl Nielsen, le Concours international Jacques Lancelot de Tokyo ainsi que des fondations Banque Populaire, Safran, et « Musique et Vin au clos Vougeot ». Il s’est formé au CNSM de Paris auprès de Michel Arrignon pour la clarinette, et Claire Désert, Amy Flammer et Jean Sulem pour la musique de chambre. Après y avoir obtenu les premiers prix à l’unanimité dans ces deux disciplines, il part se perfectionner à l’University of Southern California de Los Angeles auprès de Yehuda Gilad où il obtient un Artist Diploma. Aussi habile sur instruments modernes que sur instruments anciens, il est régulièrement invité à se produire en soliste avec de prestigieux orchestres. Outre ses activités de soliste, il multiplie les rencontres musicales avec quelques-uns des plus fameux quatuors à cordes (Ebène, Modigliani, Jérusalem, Zemlinsky, Hermès, Van Kuijk…), ainsi que des solistes tels que Nemanja Radulovic, Marc Bouchkov, Miguel Da Silva, Lise Berthaud, Jean-Frédéric Neuburger, David Kadouch, Franck Braley, Michel Dalberto…
Claire Désert est entrée à l’âge de 14 ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, elle obtient un premier prix à l’unanimité du jury dans la classe de piano de V. Yankoff ainsi qu’un premier prix de musique de chambre dans la classe de J. Hubeau. Elle est ensuite admise en cycle de perfectionnement dans ces deux disciplines (classe de musique de chambre de R. Pidoux). Remarquée par le pianiste et pédagogue E. Malinin, ce dernier l’invite à poursuivre ses études au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou. Habituée de prestigieux festivals en France, elle est aussi présente sur les scènes internationales. Elle se produit en soliste avec d’importantes formations symphoniques comme les orchestres de Paris, Strasbourg, Toulouse, Prague, Québec, Japon… Chambriste hors-pair, elle joue régulièrement avec le pianiste Emmanuel Strosser, les violoncellistes Anne Gastinel, Gary Hoffman, les violonistes Régis Pasquier, Philippe Graffin, Tedi Papavrami, le quatuor Sine Nomine, le quintette Moraguès… Parmi ses nombreux enregistrements salués par la critique, citons son premier disque consacré à Schumann et couronné d’un « 10 » de répertoire, ainsi qu’un CD regroupant les concerti de Dvorak et Scriabine récompensé par une Victoire de la musique en 1997.