Sentein
Église fortifiée Notre-Dame de l’Assomption
Lové au creux de la vallée du Biros, Sentein communique avec le Val d’Aran par des cols jadis très fréquentés. L’imposante église témoigne de l’ancienne prospérité du village, enrichi par le commerce avec l’Espagne et l’exploitation des mines de zinc et de plomb. L’édifice roman à nef unique du XIIème siècle est doté, à la fin du XIIIème siècle, de chapelles latérales, et entouré dune enceinte fortífiée de 40m de long et 36m de large, flanquée de cinq tours. Cette enceinte est renforcée et cerclée d’un fossé à la fin du XIVe siècle, époque où l’on redoute les attaques des Gascons à la solde des Anglais. De cet
ensemble, seules subsistent aujourd’hui deux tours. Massif, bâti indépendamment de l’église dans la deuxième moitié du XIIe siècle, le clocher ne possède alors que deux étages. La base romane est construite en grès mauve, remarquablement taillé et assemblé. Il servait de donjon à la forteresse, comme en témoignent les meurtrières. Au cours des siècles, il a été surélevé de trois étages, la flèche ne datant que du XVIIIème siècle.
Le portail d’entrée du clocher (aujourdhui à l’intérieur), constitue un des rares vestiges de décoration de romane. L’ornementation réside dans la pierre, qui forme ici des voussures (arcs emboîtés) et des moulurations retombant sur des colonnettes. Les petits chapiteaux présentent une sculpture assez grossière avec, notamment, les masques humains fréquents en Couserans mais dont les yeux sont ici très globuleux.
Autre témoin de l’église romane, une dalle sculptée d’un chrisme complexe est utilisée en parement sur le mur sud.
Les voûtes de la nef sont ornées de belles fresques de la première moitié du XVIème siècle. Les personnages sont d’ailleurs habillés selon la mode de cette époque. Les scènes sont disposées en série : six sibylles, au-dessus de la tribune, puis l’arbre de Jessé (« l’arbre généalogique » de Jésus Christ, issu de la lignée du roi David), le Jugement dernier dans la partie centrale, et enfin douze prophètes.
