Saint-Béat
Église Saint-Béat Saint-Privat

Saint-Béat est réputée pour ses carrières de marbre découvertes et exploitées par les Romains dès le Ier siècle avant J-C. Ce noble matériau fut employé au XIIème siècle pour la construction de l’église, ouvrage majeur d’art roman en Comminges.
La sobriété des murs extérieurs met en valeur les quelques éléments ornementaux comme les modillons qui soutiennent une corniche en damier. Ces modillons constituent un support privilégié pour le décor sculpté à l’époque romane. On peut y voir, entre autres, l’évocation du supplice de l’avare, avec une bourse pendue au cou et une gueule monstrueuse à ses pieds.

Le portail, de dimension réduite, est néanmoins important pour le Comminges car il est à l’origine de la formation, dans le second tiers du XIIème siècle, du plus important atelier de sculpture de la région. Sous un chrisme, on découvre un sujet très répandu sur les tympans d’églises : le Christ en Majesté entouré du Tétramorphe, représentation des quatre évangélistes sous la forme d’un aigle pour Jean, d’un taureau pour Luc, d’un lion pour Marc et d’un ange pour Matthieu. Mais l’originalité de la composition du tympan tient dans le cloisonnement de l’espace par deux colonnes aux chapiteaux ornés de feuilles d’acanthe, contrairement aux habitudes de l’époque où le Christ figure dans une mandorle (encadrement en forme d’amande). Le maître-sculpteur signe donc ici son oeuvre de manière originale.

Encadrant le portail, l’une des quatre colonnes porte un chapiteau historié évoquant les scènes de l’Annonciation et de la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth.
À l’intérieur, la nef de l’église et ses bas-côtés se terminent par une abside et des absidioles en cul-de-four. À voir absolument : le Trésor de l’église de Saint-Béat qui renferme l’un des plus anciens et plus riches ensembles classés de statues en bois polychrome, d’orfèvrerie et d’objets liturgiques couvrant une période du XIIème au XIXème siècle.