Église Saint-Pierre d’Ourjout de Bordes-sur-Lez

Bordes-sur-Lez
Église Saint-Pierre d’Ourjout

Les Bordes-sur-Lez

En franchissant le Lez sur le très vieux pont à une seule arche qui ajoute au charme du site, vous accéderez à la charmante église d’0urjout. L’édifice du XIIème siècle adoptait un plan très simple, comme la plupart des églises romanes de montagne : une abside voûtée en cul-de-four, ouvrant sur une nef unique. Le chevet roman est resté tel quel, orné de bandes lombardes. En Couserans, cette frise de petits arcs retombe souvent sur de véritables contreforts au lieu des lésènes habituels (piliers très fins), ainsi que sur de jolis modillons sculptés. Ici, le modillon central arbore deux visages coiffés de bonnets pointus.
Vous retrouverez souvent ce motif dans les vallées du Castillonnais, comme, par exemple, sur le portail roman de l’église d’Arrout.
A l’intérieur, les colonnes placées à l’entrée du chœur supportent de beaux chapiteaux sculptés, en partie dissimulés par le retable. Sur celui de droite, vous distinguerez un motif original, lié au goût médiéval pour les bestiaires : le décor des églises romanes est souvent marqué par un foisonnement d’animaux fantastiques. Ici, une bête au corps dédoublé en deux profils identiques, ouvre une gueule proéminente et laisse pendre une énorme langue plate. Le chœur, voûté en berceau plein cintre, est renforcé par un arc monumental afin de supporter le clocher-mur. Cet arc repose lui-même sur de puissants supports : des pilastres rectangulaires flanqués de colonnes. Vous remarquerez à leur base des boutons, ornements très rares, et des griffes sculptées, évoquant un pied chaussé d’une pantoufle brodée : ce décor d’inspiration toulousaine est arrivé en Couserans par le biais du grand chantier de la cathédrale de Saint-Lizier.
Des remaniements importants sont effectués au XVIème siècle : la nef est agrandie vers l’ouest, et deux chapelles latérales sont ajoutées pour former un transept. Dans le chœur, le superbe retable du XVIIIème siècle est orné de figures dorées à la feuille contrastant sur un fond bleu clair. Il a pour sujet la Transfiguration, thème rarement traité. Selon l’évangile de Luc, Moïse et le prophète Elie sont apparus à Jésus et se sont entretenus avec lui de son futur sacrifice, devant les disciples Pierre, Jacques et Jean. Les trois croix plantées sur un promontoire au second plan du tableau central font ainsi allusion à la mort prochaine du Christ.

Pourquoi ne pas poursuivre agréablement votre balade dans le Castillonais en faisant halte à Audressein ?
L’église Notre-Dame de Tramesaygues, de fondation romane et située sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, a conservé sous son porche d’exceptionnelles fresques du XVème siècle.

Eglise_d_Audressein